Petits travails mais travail.
Bonjour à toutes et tous,
Avant la société de consommation il y avait ce qu'on appelle les p'tis boulots. On y revient, souvent avec des mots plus en vogue, on parle de recycler, de réparer et .....
Le rétameur et le repasseur de scie
Cela peut paraître étonnant aujourd’hui mais dans le monde d’avant la surabondance de tout, c’est-à-dire en France jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale – il existait mille métiers – comme celui de rétameur, de repasseur de scie ou de raccommodeur de céramique par exemple - dont l’existence même nous dit la rareté des outils ou des ustensiles de la vie quotidienne.
Le rétameur, par exemple, retapait les vieilles casseroles et les chaudrons hors d’âge dont il bouchait les trous (des trous dans une casserole ?!) et dont il renouvelait la couche protectrice destinée à préserver ledit objet (vieilles casseroles ou vieux chaudrons) de l’oxydation.
Le repasseur de scie, quant à lui, que l’on appelait également le rémouleur, redressait et/ou aiguisait couteaux, ciseaux, poignards, hachoirs et tranchoirs en se rendant – tout comme le rétameur du reste – de village en village dans une France qui n’atteint jamais la parité urbain – rural qu’en 1931.
Ci-dessous : sur cette belle photo, prise à Orcines, non loin de Clermont-Ferrand, on peut voir un rétameur (ou un étameur) à son ouvrage. La présence d’une bouteille de vin à côté de notre homme nous rappelle qu’en France, en 1930, moins d’un quart des 36 000 communes que compte alors le pays ne dispose d’un réseau d’adduction assurant la distribution d’eau potable à domicile.
Moins d’un quart, dans un pays urbanisé à cinquante pour cent : cela signifie que l’eau courante n’arrive alors ni dans les villages, ni dans les petites villes. Pour éviter de boire une eau infectée, il était banal de boire du vin clairet, c’est-à-dire léger. Y compris pour les enfants auxquels on servait du vin dans les cantines jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale.